Aux portes de la souffrance [PV : William]

Un vendredi matin, tu décidas de sécher les cours. Mauvaise idée ? Tu n'en avais rien à faire. L'Histoire n'avait jamais été aussi ennuyeuse. Que ce soit Mythe, Légende ou Histoire, tu n'avais jamais aimé ce genre de chose... Le passé est loin derrière, il faut l'oublier et avancer, ne jamais se retourner pour ne pas avoir de regrets. C'était ainsi que tu vivais. Tu allas donc dans la forêt.

Les lieux étaient calmes, seuls les animaux créaient un ambiance apaisante, et le vent, doucement, faisait bruisser les feuilles des arbres, l'herbe dansait presque. L'ambiance était parfaite. Tu t'assis au pied d'un arbre et tu observas le ciel, ton regard se perdit dans le bleu étincelant de l'été. Doucement, tout s'assombrit. Tes paupières se refermèrent et de laissèrent dans le noir. Tu te laissas aller dans les bras de Morphée, sans crainte. Une voix te murmurait d'oublier... De tout oublier. Et tu l'écoutas. Tu te laissas aller, tu t'endormis, en route pour le pays des rêves. Tu oublias ton identité, ton apparence, l'odeur de la forêt, le jour, le mois, l'année... Les heures, les minutes et bientôt les secondes furent abandonnées. L'instant présent était figé dans le temps, il ne se passerait rien. Tu n'étais rien... Rien qu'un esprit qui divaguait dans l'immensité du sommeil... Rien de plus... Tu ne tins pas compte du rouge-gorge qui s'était posé sur une branche et qui chantait, ni tu petit rongeur, de l'écureuil, qui s'était posé sur ta tête. Tu dormais.

Feat. Hikari

Tu sentis quelque chose se presser contre ton front, puis des fourmillements. Mais cela ne te réveilla point. Néanmoins, la seconde fois, tu sursautas presque, ouvrant les yeux, te frottant le nez. Tu distinguais vaguement quelqu'un. Mais lorsque tu entendis sa voix, tu te relevas presque d'un bond, presque au garde à vous.

- « Oh, Allister. Quel bon vent t'amène par ici ? »

Oui, tu étais familier et c'était presque insolent. Mais bon, après tout tu avais l'habitude maintenant. Alors, ses questions te revinrent en mémoire et tu jugeas bon d'y répondre.

- « Eh bien... Je pense que je suis idiot. Ou que je l'ai fait exprès ? Où se situe la limite entre mon idiotie et mes actes ? Je pense que c'est les deux. Je suis idiot et inconscient. Mais l'ai-je fait exprès ? Mmh, je ne pense pas. Laissez-moi me réveiller... Je pourrais vous répondre convenablement, cher monsieur. »

Tu n'étais pas réveillé du tout, tu mélangeais tes mots, tu ne réfléchissais pas. Tu venais de le tutoyer, puis de le vouvoyer. Oh la la... C'était presque risible...

Feat. Hikari

La scène qui suivit fut violente et incroyablement rapide. Tu n'eus le temps de sentir qu'une douleur dans ton dos, un mal de tête, puis comme une brûlure près de ton visage. Enfin, l'odeur de bois carbonisé arriva jusqu'à ton nez. Il semblerait que tu aies énervé un mage du Feu. Tu semblais, pour la première fois, un peu anxieux. Tu n'avais pas peur, mais tu appréhendais ce qui allait se passer. Par la suite, William invoqua presque un jugement, en donnant ton nom, ton crime, et la loi. Oh, génial... Tu avais oublié ce détail : sanction libre. Allais-tu roussir ? Être pendu par les pieds ? Condamné à servir ce sadique qui avait presque brûlé tes mèches argentées ? Tu levas les yeux au ciel, avant de soupirer :

- « Oui oui, je sais... Mais évite de me cramer, tu veux bien ? Alors ce sera quoi ? Rangement des archives ? Désherbage ? Larbin de service ? Hu ? Plus tôt je saurais, plus tôt j'aurais fini, non ? Oh et, ne prends pas la peine de me raccompagner à l'académie, je ne compte pas y aller. C'est plus intéressant de purger sa peine immédiatement, non ? »

Engouffrant de l'air entre toi et le surveillant, tu la compressas discrètement. Elle était invisible. Puis, enfin, elle explosa. L'onde aurait dû te plaquer contre l'arbre et t'y écraser, mais tu avais, une seconde avant l'explosion, fuis. Qu'en était-il de William ? Oh, certainement blessé par ta magie. L'air contre le feu. Intéressant... Tu étais en position de force malgré la faiblesse de ta puissance. Tu souris, regardant ton adversaire.

- « Faites attention de ne pas vous brûler... Ni d'étouffer... »

Tu continuais de sourire. Autour de toi et du surveillant, un dôme s'était formé. On pouvait le voir car il tournoyait et réduisait la visibilité vers l'extérieur. Tu avais pu réduire, par l'explosion, l'oxygène. Maitre de l'Air ou simple mage, tu étais en position de force dans un lieu comme celui-ci.

- « Je vous propose un marché. Si je gagne, vous ne me sanctionnerez pas. Mieux, vous me ferez un mot d'excuse valable m'autorisant à rater les cours aujourd'hui. Si vous gagnez, alors je me plierais à n'importe quelle sanction sans daigner la refuser. »