Hikari D. Kurosaki

Je contrôle l'Air. L'Air dans tous ses états. A vrai dire, je peux créer des courants d'air, plus ou moins  violents. Je peux les rediriger, uniquement ceux que j'ai créé. Pour cela, il faut que je bouge un objet, que je déplace de l'air.C'est là que mon sabre entre en action. Il est plus facile de déplacer de l'air avec cet objet. Une fois que l'air est déplacé, je peux accélérer sa vitesse ou la ralentir. Je peux la contrôler, en quelques sortes. La rendre aussi tranchante qu'une lame, ou aussi douce qu'une brise matinale. Mes possibilités sont vastes. Et encore, lorsque je me concentre, je peux lui donner une forme, on peut la percevoir car elle "déforme" l'espace, comme lorsqu'il fait chaud, l'air déforme le paysage. Je "déplace" l'air. Mais chaque déplacement a un prix : mon énergie. C'est un effort physique, comme si je poussais ou déplaçais un poids réel. A vrai dire, utiliser trop ma magie engendre des courbatures, maux de tête et crampes.

Aussi loin que je m'en souvienne, ma vie a commencé lorsque j'avais dix ans. Je n'ai que de vagues souvenirs de ma famille. Il me semble que je vivais dans la richesse. Il me semble que j'étais noble. J'ai toujours admiré les oiseaux, en particuliers les grues. Mais de loin, la Grue Japonaise était ma préférée. Couverte d'un manteau noble d'un blanc immaculé, seul un masque du ténébreux noir contrastait. Et sur son front, une tâche rouge trônait, telle une couronne que jamais elle ne put retirer. C'est ainsi que je voyait la Grue Japonaise qui parcourait notre jardin. C'est la dernière image que j'ai. Puis le feu vint tout ronger, le domaine et les environs, jusqu'à emporter mon propre souvenir.

Qui suis-je ? Que suis-je ? D'où provins-je ? Où suis-je ? Qu'étais-je ? Que serais-je ? A qui dois-je la vie ? Tant de questions se bousculaient dans mon esprit, à mon réveil. Mes yeux s'ouvrir, je ne vis que le noir, le gris. Aucune couleur ne me parvenait. Quel âge avais-je ? Onze ans, semblerait-il... C'était ce qui était écrit sur cette feuille jaunâtre qui était baignée, à peine, par la lumière d'une bougie. J'observai le manuscrit. Hikari, Onze ans, garçon, orphelin. Je ne comprenais pas le reste. Hikari Kurosaki. Quel drôle de nom. Je soupirai. Ainsi, je n'étais rien qu'un enfant orphelin parmi tant d'autres. Un enfant de rue, abandonné aux mains de la Mort. Si celle-ci voulait de moi...

"Sale petit chenapan ! Reviens ici, voleur !"
Une marchande criait. Un enfant lui avait volé un morceau de pain, une pomme et quelques lambeaux de tissu. Le voleur, un jeune garçon, les cheveux gris comme l'Argent, les yeux jaunes comme l'Or, courait dans les rues et traversa bien des ruelles sombres sans crainte. Il avait la mine pâle, les yeux pétillant de vie, des égratignures sur le visage et des vêtements bien humbles. Il escalada un muret, et s’arrêta devant une enfant, aussi peu charnue qu'un chat errant. Là, il déposa la nourriture avant de recouvrir les multiples plaies de cette dernière. Mei, c'était son prénom, pas de nom de famille. Une enfant jetée à la rue, tout comme ce garçon précieux.

"La Grue Royale a encore frappé ! Toute information aidant à sa capture sera grassement payée !"
Un crieur s'effarait à répéter ces paroles. La Grue Royale ? Un voleur argenté et doré, autant en apparence que par sa tenue, ornée d'une Grue. L'enfant aux cheveux argentés et aux yeux dorés, ce garçon avait bien grandit... Il maniait le sabre aussi bien qu'il courrait ou escaladait les bâtiments. Ce petit voyou aidait les pauvres, volaient aux riches. Aussi gracieux et libre qu'une Grue, orné de couleurs rappelant la royauté et volant à ces riches ce qu'ils ne méritaient pas. Une Grue Précieuse.

C'était ce qu'était devenu Hikari Kurosaki. Il avait tout perdu dans son enfance, mais il vivait toujours. Les oiseaux l'ont toujours attiré, mais ce n'était pas leur beauté. Non... Depuis sa naissance, il pouvait contrôler l'air. Ses parents aussi, avaient une magie, mais l'avaient cachée aux yeux de tous. On suppose que le feu était d'origine criminelle et qu'il avait pour but de tuer ces mages impies. Hikari a su s'effacer. Personne n'avait retenu son nom, jusqu'à aujourd'hui. Il fut alors normal qu'il reçoive une lettre de cette Academie, Demios. Sans hésiter, il accepta, donnant ses richesses amassées à ses amis les plus démunies. Il garda sa tenue et son sabre, en souvenir. Bien qu'il ne l'utilisa jamais, cette arme fut plus un souvenir qu'une réelle menace. Âgé de quinze ans, notre jeune homme s'est rendu à Demios Academy. Quatre ans qu'il y vit, espérant prendre un nouveau départ, aider les plus pauvres et... Vivre.

Déjà vingt ans... Et ainsi, il a terminé ses études dans l’académie de Demios. Mais loin de vouloir la quitter à jamais, il a décidé d'y prendre un emploi en tant que Gardien de Nuit...