Jolie chambre ! Et quel lit douillet ! [Luka ft. Luna Heartfilde]

Ce jour-là, j’avais terriblement envie de m’amuser, que ce soit de manière bonne ou mauvaise. Tant que cela me satisfaisait moi, je me fichais des reproches que pouvais me faire ma “victime du jour”, si je peux dire ça comme ça. Bon, la personne que j’embêterai, si vous préférez.
Le ciel était couvert de quelques nuages gris. Un orage se préparait. Je soupirai.
J’étais encore dans ma chambre. Je pris une rapide douche, me brossai les dents, me démêlai mes cheveux courts, puis m’habilla d’une manière simple et décontractée. Je mis mon téléphone portable dans ma poche, puis quittai le bâtiment.
Une fois dehors, j’observai les alentours. Je pouvais très bien me rendre à l’académie, quelques personnes colériques s’y trouvaient sûrement et pouvait correspondre à mes attentes mais… J’avais envie de faire quelque chose d’interdit. Pénétrer du côté des filles.
Ne croyez pas que je voulais les observer en sous-vêtements, ça aurait pu, mais ce n’était guère mes souhaits. Je voulais juste en faire crier une ou deux. J’espérais alors que les portes n’étaient pas verrouillées, et qu’une ou deux serait entrouvertes, histoire que je puisse m’y faufiler sans bruit. Je voulais absolument les surprendre, ces chochottes bonne à rien, des filles quoi. Et même si l’une d’entre elles allait le rapporter à un surveillant, je m’en fichais. Je voulais juste profiter du moment présent et rigoler un peu.
Je marchais, mains en poches, le long d’un couloir, au rez-de-chaussée du dortoir. J’épiais chaque numéro de chambre. Aucune n’était ouverte … Sauf une. Celle à la fin du chemin. La numéro « 1 ». Quelle idiotie de faire autant preuve d’imprudence ! Quiconque pouvait rentrer dans cette chambre.
C’est ce que je fis, moi. J’appréciais tellement faire des choses interdites. Ca en devenait comme une drogue. Cette sensation que je ressentais à chaque fois que j’enfreignais le règlement était presque indescriptible. C’était comme si j’avais une mission importante entre mes mains. Cela me donnait parfois des frissons, et c’était souvent comme une partie de cache-cache avec les surveillants.
Je tendis l’oreille vers cette chambre. Si mon ouïe était juste, une étudiante était en train de se laver. Je fis un soupir discret. Etait-ce vraiment une bonne idée de rentrer alors que cette inconnue était sûrement bien à l’aise dans sa salle de bain, dénudée ? J’hésitais. Mais d’un côté, cela rendait la chose encore plus difficile, et j’appréciais ça. Je sentis un picotement dans ma poitrine, c’était rare, mais j’étais un peu stressé. Je n’avais jamais fait ce genre de chose avant.
Je pris une grande inspiration, puis ouvrit lentement la porte en bois. Celle-ci émit un léger grincement, mais je ne pense pas que, derrière son rideau de douche, elle eut pu l’entendre.
J’étais désormais dans cette pièce, où cette inconnue vivait. Je marchai jusqu’à son lit sur la pointe des pieds, puis m’y allongea lentement. Il y avait une peluche sur son oreiller. Un dragon blanc. Je me retenais de rire. Pour avoir un doudou, la propriétaire de la chambre devait être sacrément fragile ! Cela m’amusait, certes, mais je trouvais ça adorable, de voir d’une manière ou d’une autre la vulnérabilité des filles.
J’attendais patiemment que la jeune fille sorte de la salle de bain. J’espérais d’ailleurs qu’elle sorte en serviette, et non habillée, je ne vais pas vous le cacher. Et non, je ne suis pas pervers. Tous les garçons sont comme ça.
Je gloussai discrètement, mes propres pensées m’impressionnaient parfois !
Cela devait faire désormais 5 minutes que j’étais là, je commençais à m’ennuyer. Ces minutes paraissaient si longues ! Quand allait-elle sortir de sa cachette ?

Mon attente eut enfin payé. Le bruit de l’eau qui coule s’arrêta soudain. Je regardai vers la sortie de la salle de bain. Qui allait sortir ?

Je vis la porte glisser, laissant sortir une belle étudiante enroulée autour d’une simple serviette, presque dénudée. La première chose que j’eus regardé n’était guère son visage. J’ai d’abord observé ses jambes, puis, montant petit à petit jusque son visage. Je ne m’attendais pas à la personne que j’allais découvrir.

De beaux et longs cheveux rose pâle. Cela ne pouvait être qu’elle. Luna ! A peine eut-il le temps de l’identifier que des pics de glaces apparurent autour de moi. Je me recroquevillai, surpris. Un ou deux eurent failli s’enfoncer dans ma peau.

« Qu’est-ce que tu fiches ici toi ? Tu ne sais pas que c’est interdit au garçon ? A moins que tu sois une fille. »

Je la regardai, déboussolé. Puis, mes yeux roulèrent quelques secondes vers sa poitrine avant que je ne les relève et plonge mon regard doré dans le sien. Ses joues, soudain, s’empourprèrent, et ma camarade recula de quelques pas. Elle cacha son corps dans la salle de bain, ne laissant sortir que sa tête. Moi, j’étais encore entouré de ces espèces de stalactites dangereuses et pointues.


« -Eh bien eh bien, j’avais envie de faire quelque chose d’interdit… je ne pensais pas que c’était toi qui habitais ici, Luna. »

Elle pouvait me voir à travers ses créations de glaces. Un petit sourire malicieux se dessina sur mes lèvres, tandis que je regardais en sa direction. Je riais intérieurement, la voir dans cet état, aussi gênée, rouge comme une tomate, cela faisait encore plus ressortir sa part de vulnérabilité. C’était presque aussi ridicule que le fait d’avoir une peluche !

Enfin, cela ne me déplaisait pas, remarque, de la voir comme tel, j’étais juste surpris de voir qu’elle dormait avec un petit dragon blanc rembourré de coton !
Je me demandais soudainement ce que cela faisait, de dormir serré contre un doudou. Cela devait être une douce et chaleureuse sensation. Je sortis de mes pensées, daignant faire une nouvelle fois entendre le son de ma voix au timbre grave.

« - Ne sois pas si gênée, voyons ! C’est pas comme si je ne regardais que le fait que tu sois habillée d’une simple serviette que l’on peut enlever à tout moment ! »

J’étouffai un petit rire, tout en prenant entre mes mains la peluche qui était sur son lit.

« - J’avoue que ça ne me déplait pas, ceci dit ! »

Je voyais dans son expression qu’elle n’aimait guère mon sourire moqueur. Cela été comprehensible, mais cela me poussait à agrandir mon sourire.  
Elle sortit ensuite de la salle de bain,  vêtue d’une simple serviette. Elle maintenait cette dernière, de peur qu’elle tombe. Elle me prit ensuite la peluche des mains, et je me contentai d’une expression étonnée. Pourquoi était-elle dérangée que je touche ce tas de coton ? Elle ne me faisait pas confiance ? Je gloussai.

Luna alla ensuite jusque son armoire, étouffant un léger soupir. Curieux, j’observais chacun de ses pas, chacune de ses actions. Mais elle me regarda, l’air un peu plus sérieux, insistante. Je levai un sourcil.

« Tu regardes autre pars sinon je te transperce avec mes piques. »

-«Dommage ! Je plaisante, je me cache les yeux. »

A ces mots, je mis mes mains sur mes yeux, je ne tenais pas à mourir, transpercé par des étranges stalactites. Malgré tout, je regardais entre mes doigts, instinctivement, comme le feraient je suppose, tous les garçons.

Elle sortit ses sous-vêtements. Ils étaient mignons, une petite culotte et un soutien-gorge en dentelle. Pourquoi les filles voulaient-elle avoir des sous-vêtements aussi élégants ? Ce n’est pas comme si c’était ça que l’on voyait à première vue, après tout. Elle jeta un regard derrière elle, vérifiant que je ne l’épiais pas. Alors, je pris soin de refermer mes doigts.

J’enlevai ensuite mes mains de mes yeux. Luna n’était plus exposée devant moi, elle était retournée dans sa cachette. Je poussai un soupir, et regarda en sa direction.

« Tu attends maintenant que je m'habille et ne fait rien de bizarre et ne touche à rien ! »

A ces mots, j’arquai un sourcil, un petit sourire accroché à mes fines lèvres. Je passais ma main dans mes cheveux, puis lui répondis, une voix faussement innocente.

« - Qu’entends-tu par bizarre, ma chère Luna ? Je n’ai aucune intentions, tu sais … Je ne fais que t’attendre. »

Je m’étalai ensuite sur le lit, tout en étirant mes jambes et mes bras. J’étais bien ici, c’était tellement confortable ! Je pris ensuite mon portable, et me mis à jouer à un jeu sur celui-ci.

« - En tout cas, ton lit est très confortable, tu sais. Et elle est mignonne, ta peluche ! »

Mon ton était mielleux. J’aimais bien la taquiner, mais ce n’était rien de bien méchant.