Yuen Thorwald Linde

L'élément contrôlé est le feu, et la magie est de création. Offensive de nature. Pour pouvoir créer des flammes, Yuen doit frotter ses mains l'une contre l'autre, comme s'il y tenait un bâton, ou plus simplement se servir de ses doigts comme allumettes.
Pour la première méthode, il faut que le temps soit sec, et ses mains aussi. Si tout est trop humide, ce n'est même pas la peine d'essayer. Le désavantage en frictionnant ses mains, c'est qu'il peut se brûler si le feu met trop longtemps à venir. La flamme est inoffensive pour lui, mais vous savez qu'en frottant vos mains, elles se réchaufferont petit à petit. Dans son cas, ce sera jusqu'à la brûlure s'il s'y prend mal.
Pour la deuxième méthode, il peut simplement utiliser ses doigts comme allumettes. C'est comme s'il avait du phosphore rouge sur les mains. Il suffit d'une paroi rugueuse pour que ça parte. Seulement, faire ceci peut endommager sa peau de façon plus ou moins importante selon la façon de faire. Abattez violemment deux doigts contre un mur de crépi, et vous pourrez y laisser de votre peau. Bien sûr, il choisit au mieux la paroi utilisée.

Il ne peut pas créer de feu sans friction au préalable. Le vent, l'eau et l'humidité sont des obstacles à l'utilisation de son pouvoir. S'il porte des gants, il ne pourra rien faire.
Après la friction, il peut amplifier les flammes, mais si elles deviennent trop grandes, il aura plus de mal à les contrôler. Ça lui demandera aussi plus de concentration et d'énergie.
Le feu est offensif de nature, mais il peut le rendre innocent pour une personne voulue. Par contre, il ne peut pas garantir une grande sécurité et peut défaire l'effet en un rien de temps, juste en n'y pensant plus. Il faut également qu'il s'agisse de son propre feu pour pouvoir le faire.

Vous n'auriez que du temps à perdre à m'écouter, vous savez ? Ce n'est pas que je ne veux rien dire, mais simplement que ma vie n'a rien de grandiose !
Tout commence en Suède, dans un village à la limite de l'isolement. La sage-femme qui aidait ma mère à accoucher était la seule autre personne dans la chambre. Pas de mari pour tenir la main de sa bien-aimée. Il ne s'était pas enfui, et il n'était pas mort non plus ! L'homme était bien quelque part dans le monde, mais il n'avait aucun lien concret avec ma mère. Pour faire simple, je suis né par insémination artificielle. C'était un choix de ma mère, qui n'avait pas envie de s'engager dans une relation.

Elle m'a donc élevé seul, et aussi loin que je me souvienne, nous n'avons eu aucun problème. Ne pas avoir de figure paternelle n'a pas perturbé mes pensées, et les réflexions des autres sur la « bizarrerie » qu'était ma famille... J'ai appris à ne pas en tenir compte, essentiellement parce que je ne trouvais rien de bizarre là-dedans. La famille de ma mère était ma seule famille -logique- et je pense que je n'aurais jamais été si proche de ma mère si j'avais eu un père. Au final, si j'ai un moment voulu connaître le sentiment d'avoir un père, j'en ai vu plus d'inconvénients et je n'y ai plus songé.

J'ai vraiment l'impression de vous faire perdre votre temps, là, mais faut encore que je vous apprenne comment j'ai découvert mon pouvoir et tout le reste. Cela dit, je ne sais pas totalement comment vous parler de la chose. J'avais sûrement ce don en moi, sans m'en rendre compte, puis un jour, ça a fait boum. Ou pshit, étant donné que j'ai réussi à allumer un feu de camp en frottant mes mains l'une contre l'autre. À ce moment-là, j'étais en camping avec des amis, et il faisait terriblement froid pour un jour de printemps ! On a eu l'idée de faire un feu de camp, parce que les lampes électriques ne suffisent pas à réchauffer, et je me suis dévoué pour le faire.

Avant d'allumer le feu, j'ai vigoureusement frotté mes mains l'une contre l'autre pour les réchauffer. En même temps, je pensais qu'il fallait terminer le travail. Il y eut des étincelles, puis je me suis retrouvé avec les mains en feu.  Ça ne brûlait pas, mais c'était très perturbant. Les flammes dansaient sur ma peau comme si j'avais été un bout de bois. Heureusement, personne n'était là pour le voir. Je me suis levé avec empressement, lâchant une espèce de « Ah » stupéfait et surpris. Mon premier réflexe fut de secouer mes mains, puis les poser au sol pour essayer d'éteindre le feu. J'ai même soufflé dessus vers la fin. On m'a regardé comme un fou, parce qu'on avait vu ma silhouette  faire tout un pataquès pour rien. Pour eux, ce n'était rien.

Si nous avons terminé notre séjour tranquillement, je ne me suis plus proposé pour les combustions. Par contre, j'ai essayé de comprendre. J'ai recommencé, seul, en pensant à l'élément, et ça a marché. Cela dit, la sensation de frottement était très désagréable. Puis l'idée de l'allumette m'est apparue. J'ai testé, me suis sévèrement éraflé la main contre une paroi rugueuse, et ma main s'en enflammée. Par contre, l'éraflure n'est pas partie de sitôt. J'avais tout mon temps pour m'y prendre mieux à l'avenir.

Le camping finit et moi rentré, la première chose que je fis, ce fut de regarder dans ma boîte aux lettres. Parmi le courrier habituel, il y avait cette lettre d'une certaine académie. Je n'avais pas pu la voir avant, étant dans une tente à des heures de chez moi. Chez moi, et non chez nous, car je faisais mes études et j'avais quitté ma mère depuis peu. Ça m'a semblé être un choix facile, sécuritaire, même si j'ai mis quelques jours à me décider. Puis finalement, j'ai déchiré le coupon fourni pour arriver sur l'île. Là-bas, j'ai terminé mes études d'infirmier puis je me suis présenté pour travailler à l'académie.